La grande chapelle et celles latérales portent les traces de chancels qui séparaient l’espace liturgique réservé au clergé et celui occupé par les fidèles, une hiérarchisation des espaces propres à la liturgie hispanique.

On remarque les trois imprécations qui sont proférées contre celui (celle) qui agira contre cette église, la première sur la porte d’entrée du temple, les deux autres sur les portes des pièces latérales (nord et sud).

À une date postérieure, le portique royal est ajouté, fermé et voûté, adossé à la façade au sud. Le portique est relié à l’intérieur du temple par une porte qui se situe sur la nef latérale, un accès réservé au monarque.

Le répertoire décoratif de Valdediós est splendide et comprend différents courants artistiques, d’un point de vue formel et stylistique.

Ces influences croisées se traduisent par la décoration sculpturale des chapiteaux de l’arc de l’abside centrale (sur des fûts réemployés), ornés de motifs de corde et feuilles de palme nervées, de tradition asturienne ; les chapiteaux de tradition classique des chapelles latérales et les autres chapiteaux du portique, liés à un atelier de sculpture andalou, comme les merlons de la ligne de sommet de la couverture.

Les fenêtres bifores de la partie haute de la nef centrale et la fenêtre trifore de la grande chapelle laissent pénétrer la lumière naturelle à l’intérieur du temple. Ces fenêtres se composent de petits arcs en fer à cheval, encadrées d’un alfiz, de tradition mozarabe, et de moulures en forme de corde, de tradition byzantine, comme les fenêtres de la pièce sud et de celle au-dessus de la grande chapelle. Cette pièce, accessible uniquement depuis l’extérieur, est caractéristique de l’architecture préromane. Elle aurait une fonction structurelle, esthétique ou un usage incertain.

La représentation sur la porte d’entrée de la croix arborant l’Alpha et l’Oméga apocalyptiques, comme symbole protecteur, et la décoration de la jalousie occidentale du portique, des motifs en ferronnerie, volutes et bourgeons d’inspiration cordouane, sont remarquables.

La belle jalousie du mur méridional du portail de San Salvador est une réplique, l’original étant entré au Musée archéologique des Asturies dans les années 1953-1955, pendant les travaux de restauration menés par Luis Menéndez-Pidal y Álvarez, après l’échec d’une tentative de vol.

D’un point de vue plastique, ces représentations végétales schématisées évoquent le véritable Arbre de vie, le Christ, situé au centre de la Jérusalem céleste, selon l’Apocalypse de saint Jean.

La décoration picturale est conservée dans la grande chapelle et la chapelle nord, sur les murs et voûtes des nefs latérales et sur la tribune. Les thèmes ornementaux sont caractéristiques de l’art asturien : des motifs géométriques (cercles, carrés, ovales), végétaux (feuilles de palmettes entrelacées avec des bordures, chaînettes et quadrilatères) et la triple croix (avec l’Alpha et l’Oméga). La figure humaine est peu représentée et les rares traces conservées (chaussures et tenue d’un personnage) sont influencées par les miniatures mozarabes.

Sur le mur septentrional de la chapelle centrale et en superposition de la décoration du IX^e siècle, un ange est représenté, une œuvre de Francisco de Reiter, au milieu du XVIII^e siècle.

L’église a fait l’objet d’importantes rénovations et reconstructions, documentées à partir du XVIII^e siècle lorsque les parements intérieurs sont repeints. Au siècle suivant, le passage en maçonnerie qui reliait le Conventín au monastère de Santa María est supprimé, ainsi que le portique ajouté au portail du temple. En 1954, Luis Menéndez-Pidal y Álvarez entreprend des travaux de restauration. En 1970, la pièce côté nord de l’église est reconstruite et, en 1980, la charpente est restaurée. En 2010, la maçonnerie et les revêtements muraux font l’objet de différents travaux de rénovation.

PIERRE DE CONSÉCRATION DE L’ÉGLISE, AN 893

« Ta généreuse compassion, Christ Dieu, brille de toutes parts et ta généreuse compassion sauve souvent les méchants. C’est ce qu’affirment les hommes, les gens applaudissent partout où tu donnes vie à ce qui est éteint, c’est ce qu’affirment les hommes. Range-toi du côté du pauvre, pardonne le bon, en tenant compte de ses mérites ; avec la clémence qui est ta force, range-toi du côté du pauvre, il est vrai, qu’en mon for intérieur luttent les misérables faiblesses de mon esprit, me blesse certainement ma culpabilité mordante. Brille désormais clémente ta grâce fructueuse, qui lève celui abattu, et qu’elle brille désormais. Aide-moi de ta pitié encourageante, que nous aide la pitié, à travers le salut sous ta voûte céleste. Ce temple a été consacré par sept évêques : Rudesindo Dumiense, Naustis Conibrigense, Sisnando Iriense, Arnulfo Asturicense, Argimiro Lamecense, Recaredo Lucense, Elécanes Cesaragustanenese. À l’ère DCCCCXXXI, le 16e jour des calendes d’octobre » [16 septembre 893 ap. J.-C.], (Traduction à l’espagnol : César García de Castro ; Traduction au français : Zesauro Traducciones).

Le culte est célébré occasionnellement à San Salvador de Valdediós.